• Mon horrible Noël chez tante Marge

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    Alors que les fêtes de Noël approchaient à grand pas, mes parents ont eu la bonne idée d'entamer leur procédure de divorce. A la maison les disputes revenaient de plus en plus souvent. Les raisons étaient pour la plupart futiles mais un raz le bol général avait pris possession de la baraque. Une fois toutes les assiettes cassées, les verres brisés, les couverts éparpillés sur le sol tel un mikado géant et les nerfs à vifs, l'ancien couple marié se mis d'accord pour divorcer. J'ai reçu la nouvelle sans grande émotion. Je m'y attendais seulement j'espérais que ce soit le plus tard possible. Ma réaction vient juste après quand ils m'annoncèrent que je passerai Noël chez ma tante Marge, inconnue au bataillon. Je l'avais vu une seule fois le jour de mes deux ans.

    - Ta tante habite dans un joli petit village de montagne, nous sommes persuadés que ta visite lui fera chaud au cœur, elle qui vit seule.

    - Mouais, si vous le dites.

    - Ça te changera les idées et puis à ton retour tout sera rentré dans l'ordre ma puce.

    - Bon d'accord, je suppose que je n'ai pas le choix.

    Sur ces mots je montai dans ma chambre, pris des gros pulls, de bonnes chaussettes en laine, une écharpe, des gants, un bonnet, deux trois pantalons ainsi que mon chargeur comme tout bon ado. Puis je fermai ma valise. Ma mère déboula dans ma chambre semblable à une tornade.

    - Tiens voilà le cadeau pour ta tante.

    - Merci, c'est quoi?

    - Un livre sur les chats, la dernière fois que nous nous sommes vues, elle parlait d'avoir un chat.

    - Ok.

    - Descends on va manger.

    Une fois le diner terminé, je m’installai dans mon lit au chaud et après quelques texto envoyés à ma meilleure amie je m’endormis. Debout là dedans cria ma mère pas question de rater le train Amélie. Oui j'arrive, pas besoin de crier comme ça. J’enfilai mes vêtements et descendis l'escalier tel une somnambule. Je failli tomber à plusieurs reprises emporté par le poids de la valise.

     

    - Allez, traine pas on part à la gare dans un quart d'heure.

    - Papa n'est pas là?

    - Non, il avait des choses à faire.

    - Plus importantes que de dire au revoir à sa fille.

    - Ne soit pas désagréable, il t'embrasse.

     

    Le petit déjeuner avalé en quatrième vitesse, je pris mon manteau, mes bagages et monta dans l'auto direction la gare. Arrivé à quai ma mère me glissa le billet de train dans la poche de mon manteau et me donna un bout de papier avec l'adresse de ma destination.

     

    - Voilà je pense que tu as tous ce qu'il faut. Passe un joyeux Noël chérie, gros bisous.

    - Bisous.

     

    Je m’installai sur ma place numérotée et le train parti peu de temps après. Quatre bonnes heures de trajet m'attendaient. Je les occupai tant bien que mal, en mâchouillant un chewing-gum, en texto et en regardant le paysage quand enfin j’arrivai. Un panneau faisait office de gare. Le vieux village ouvrier aux allures délabrées n'était en aucun cas accueillant. Une dizaine de maisons quasiment identiques se tenaient en file indienne dont celle de la tante.

     

    Marge ouvrit la porte avec hésitation. A peine a-t-elle ouvert la porte d'entrée qu'une forte odeur me vient aux narines et me piqua les yeux. Un mélange de tabac froid, de marne de café et de pisse de chat. 

     

    - J'imagine que tu es Amélie.

    - Oui madame.

    - Entre au lieu de rester planté là comme un piquet. Tu as déjeuné?

    - Non.

    - Installe toi à table, j'ai fais réchauffer de la soupe.

     

    Je longeai un étroit couloir avec des murs recouverts de tapisseries démodées. Le couloir donna sur un salon exigu au bout duquel ce trouvait une cuisine vieillotte, une porte fermée, les toilettes ainsi qu'un escalier.

     

    - Je t'interdis de monter à l'étage a-t-elle immédiatement crié en me voyant regarder les marches. Tu aime le chou j'espère.

    En réalité j'en avais vraiment horreur mais j’acquiesçai d'un oui de la tête.  Elle commença à me servir une louche entière et répéta son geste.

    - C'est bon merci.

    - Ce n'est pas avec ça que tu va devenir une jolie jeune femme. Tes parents ne te nourrissent pas assez, regarde toi, on dirait un sac d'os.

     

    Je bu ma soupe de chou sans broncher, je me servis également un bout de fromage disposé sur la table puis ma tante partie à la cuisine. Elle revient avec une assiette remplie de cookies. Une sensation appétissante me chatouilla le palais. J’humais l'odeur savoureuse des cookies tous chauds, sortis du four et imagina la pâte sucrée qui fond dans la bouche avec de délicieuses pépites de chocolat délicatement croquantes. La tante Marge avait bon cœur au fond. L'eau à la bouche, j'en pris un et commença à le manger. Mes dents se plantèrent dans le biscuit et je mis un moment avant de parvenir à les retirer. Je du prendre un verre d'eau pour réussir à l'avaler. Mes sens se sont bien moqués de moi. C'est du pain rassis au chocolat.

     

    L'après-midi fut interminable, comme si le sort ne c'était pas assez acharné sur moi, les portables ne captaient pas au village.

    - Excusez-moi?

    - Tu as finis de me vouvoyer!

    - Hum ... Marge, j'aimerai me prendre une douche.

    - Tu t'es lavée hier, non?

    - Bah…oui.

    - Alors pas besoin d'en reprendre une aujourd'hui.

    Mais qu'est ce qui ne tourne pas rond chez elle?

    - Va plutôt poser tes affaires dans ta chambre.

     

    Elle repartie dans le salon après avoir montré du doigt la porte close. Une senteur nauséabonde régnait dans le petit cagibi. Je regardai rapidement sur le sol puis souleva le matelas moisit. Un rat tout desséché et aplatit gisait sur le sol telle une momie. Quelle horreur,  cette maison va me rendre folle. Je choutais dans le cadavre et l'envoya sous le radiateur.

     

    - A table! 

    - Je n'ai pas très faim ce soir, je mangerai mieux demain pour le réveillon.

    - Comme tu veux.

     

    Je posais une de mes serviettes de toilettes pour couvrir le lit et m'installa dans mon duvet. Quand je me réveillai, les rayons du soleil qui arrivaient à atteindre le puits de lumière m'éblouirent. Je sortie de la minuscule pièce que Marge osait appeler chambre. La maison était silencieuse. J’appelai Marge une première fois, puis une deuxième, une troisième fois et je commençai sérieusement à angoisser. Et s’il lui était arrivé quelque chose dans la nuit. Inquiète je commençai à courir dans l'escalier. Ma course fut stoppée nette. Une puanteur terrible m'obligea à me boucher le nez à l'aide de mon bras. Des litières de chat trainaient un peu partout sur le palier. Des mouches recouvraient les excréments qui ne dataient pas d'hier. Un dégout infernal me pris, je vomis dans une boite se trouvant sur mon chemin. Je découvris à l'instant d'après avec stupéfaction que les cadeaux, se trouvaient justement dans cette boite. Je parti en catastrophe en bas dans les toilettes, en quête de papier, pris une grande bouffée d'air et remonta en apnée pour essuyer ma connerie.  

     

    - C'est quoi ce bouquant, tu peux m'expliquer ce que tu fais là?

    - J'ai cru t'entendre m'appeler ...

    - Alors en plus d'être maigre comme un clou, tu entends des voix maintenant. Laisse-moi m'habiller et on va prendre le petit déjeuner.

    Je pris un yaourt périmé sans même en être étonnée et mangea deux tartines de beurre.

    - Du café Amélie?

    - Non merci, je n'ai que 15 ans.

    - Je vois pas ce que ton âge a avoir la dedans enfin appelle ta mère si tu veux.

    Je m’emparai du téléphone poussiéreux sauvagement et composa le numéro.

    - Allo ...

    - Allo maman.

    - A c'est toi, ton séjour se passe bien?

    - Si on veut, c'est à quelle heure demain mon train?

    - Attends que je regarde ... C'est à 15h chérie.

    - Aussi tard!

    - Ça te laisse le temps de fêter Noël avec Marge. Bon je te laisse j'ai des courses à faire, bisous.

    - Bisous.

     

    Pour passer le temps, je me baladai dans la rue et rentra quand j’eus les pieds trempés et gelés par une boue brunâtre de neige fondue et de terre. Après le repas du midi Marge me fit comprendre que la montagne de vaisselle accumulée à côté de l'évier m'attendait. Je m’exécutai. Cela me prit plus de temps que je ne pensais, l'eau juste tiède et l'éponge qui partait en lambeaux ne me facilitèrent pas la tache. Je préparai la table pour le réveillon puis toutes les deux on farcit le chapon, on découpa les patates. Je surveillai la cuisson dans le four durant le début de soirée pour éviter que le plat soit brûlé ou encore froid.

     

    On manga enfin un plat digne de ce nom, une horde de chats squelettiques fit son apparition chassé à coup de ballet dehors par Marge.  La veille de ce Noël fut l'une des pires que je vécu. Ennuyeuse, sans éclats de rire et sans la fabuleuse buche glacée. Le diner terminé je fis ma valise et pris une photo souvenir de ma chambre luxueuse. Impatiente de quitter cet endroit, je mis du temps à m'endormir. Le lendemain matin trois cadeaux emballés dans un papier cadeau vert fluo m'attendaient à côté d’une plante à moitié morte en guise d'arbre de Noël.

     

    - Tu n'ouvre pas ton cadeau?

    - Si.

     

    J'ouvris mon cadeau soigneusement en évitant de toucher le papier cadeau. C'était un porte clé affreux imitant la queue d'un chat.

    - C'est super merci beaucoup!

    - Emporte les autres pour tes parents.

    - Eh je suis sure mes parents préfèreraient que je les ouvre pour eux.

    Hors de question que mes affaires soient en contact avec le reste de mon vomi, me murmurerais-je tout bas.

    - Tu pense?

    - Oui.

    - Bon si tu insiste d'accord.

    - Des chaussettes et un chat en magnéte, cool ils seront ravis.

    - Bon file maintenant, si tu rate ton train ton père va encore râler. Il sait faire que ça se plaindre.  Pas étonnant que ta mère décide de quitter ce raté.

     

    Je fus tellement ravie de rentrer chez moi que j'en oubliai le divorce de mes parents. Je couru vers ma mère et l'embrassa avec entrain comme quand j'étais plus petite. Une fois à la maison, je montais en furie dans ma chambre et me jeta sur mon lit. Je retrouvais enfin le cours normal de ma vie. Ma mère me rejoint inquiète de mon comportement effacé.

     

    - Ça va, tu n'as rien dit de tout le trajet?

    - Oui, ça n'a jamais été aussi bien!

    Sans savoir trop quoi répondre, elle commença à déballer les affaires de la valise.

    - Amélie tu n'as pas donné le cadeau à ta tante!

    - A non c'est vrai j'ai oublié, tu n'as qu'à lui donner en main propre après tout ça change les idées l'air de la campagne.

     

    FIN


  • Commentaires

    1
    Mercredi 31 Janvier 2018 à 07:19

    Just..... *-*

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